Les livres de Yuval Noah Harari aident à comprendre notre monde technologique
Quiconque s’interroge sur les transformations du monde dues à l’avènement du tout numérique doit lire les livres de Yuval Noah Harari.
J’ai passé mes deux derniers étés plongé dans les ouvrages (en version audio Audible) de l’historien israélien Yuval Noah Harari « Sapiens : Une brève histoire de l’humanité », « Homo Deus » et « 21 leçons pour le XXIe siècle » (Albin Michel). On ne ressort pas indemne de la lecture de ces pavés qui visent à expliquer le monde dans sa globalité en mettant bout à bout tout ce qui le compose : technologie, histoire, religion, économie, politique, terrorisme, Internet, bio-technologies, menace environnementale, etc. On en ressort sans recette miracle pour le futur mais avec l’agréable sentiment d’y voir un peu plus clair.
Fusion de l’infotech et de la biotech
Dans son dernier livre « 21 leçons pour le XXIe siècle », Harari évoque notamment les nouveaux défis bio-technologiques du futur. Selon lui, la convergence des technologies de l’information et des bio-technologies va faire exploser notre conception du monde (Allo Elon Musk ?) :
Les révolutions de la biotech et de l’infotech vont nous permettre de dominer le monde en nous, mais aussi de remanier ou de fabriquer la vie. Nous apprendrons à concevoir des cerveaux, à prolonger la vie et à tuer les pensées à notre guise. Personne ne sait avec quelles conséquences.
Harari ne se pose ni en optimiste ni en pessimiste , juste en observateur lucide :
Les humains ont toujours excellé à inventer des outils, beaucoup moins à en faire un usage avisé.
Robotique et économie
Face au défi technologique, économique et social de la robotique qui menace les emplois, il résume l’équation en prenant l’exemple de la voiture autonome :
Le passage aux véhicules autonomes est susceptible de sauver un million de vies chaque année. Aussi serait-ce folie pure que de bloquer l’automation dans des domaines comme les transports et les soins de santé à seule fin de protéger l’emploi. Après tout, ce sont les hommes que nous devrions en fin de compte protéger, non pas les emplois.
Comme le français Jean Staune, Harari s’interroge sur la manière dont les hommes vont accepter et accompagner cette mutation du point de vue économique et social. S’il pense que seul le libéralisme, à condition de le réguler, est à même de relever les défis à venir et il se livre à une critique en bonne et due forme du système actuel :
Le système politique libéral a été façonné au cours de l’ère industrielle pour gérer un monde de machines à vapeur, de raffineries de pétrole et de postes de télévision. Il a du mal à faire face aux révolutions en cours de la technologie de l’information et de la biotechnologie.
On ne peut que conseiller la lecture de ces trois ouvrages de Yuval Noah Harari qui sont une indispensable réflexion pour aborder le monde qui vient.