Pourquoi ChatGPT est « magique »

L’ouverture au public du chatbot ChatGPT marque un tournant. Désormais, la puissance de l’intelligence artificielle est accessible à tous et les conséquences paraissent vertigineuses.

« Toute technologie avancée est magique » disait Arthur C.Clarke, l’auteur de « 2001 : l’Odyssée de l’espace ». Il y a clairement quelque chose de magique dans le chatbot ChatGPT, rendu accessible à tous le 30 novembre 2022.

Magique, d’abord, car on ne comprend pas bien comment il fonctionne lorsqu’on l’utilise. Magique, ensuite, car cette intelligence artificielle conversationnelle va au-delà de tout ce que l’on connaissait jusqu’à présent.

Cette IA surpuissante est aujourd’hui accessible à tous, c’est peut-être cela la plus grande révolution. On a clairement franchi un cap technologique.

Bluffant !

On peut demander à ChatGPT de rédiger presque n’importe quoi : un article de blog, une fiche encyclopédique, une description de produit pour un site marchand, un communiqué de presse, une histoire pour enfants, un discours, une lettre de motivation, un dialogue de film, une recette de cuisine ou une fonction informatique dans un langage de programmation (c ’est d’ailleurs pour cela qu’il a été créé).

A chaque fois, on est bluffé par le niveau de langage et la qualité de ses phrases, en anglais ou en français, et surtout par « l’esprit de synthèse » de ce robot qui va à l’essentiel à tous les coups.

Bien sûr, il y a un côté très convenu, très politiquement correct même et un manque criant d’imagination, puisqu’il se base sur des contenus existants pour fonctionner. N’empêche, le résultat est le plus souvent très pertinent.

Voici, par exemple, ce que l’on obtient quand on lui pose la question bateau : « l’intelligence artificielle va-t-elle remplacer l’intelligence humaine ? ».

Il est difficile de prédire l’avenir avec certitude, mais il est peu probable que l’intelligence artificielle remplace complètement l’intelligence humaine. Bien que l’intelligence artificielle puisse effectuer certaines tâches plus rapidement et plus efficacement que les êtres humains, il y a des choses que l’intelligence humaine peut faire que l’intelligence artificielle ne peut pas. Par exemple, l’intelligence humaine a la capacité de ressentir des émotions et de prendre des décisions éthiques, ce que l’intelligence artificielle ne peut pas faire. De plus, l’intelligence artificielle dépend fortement des données et des programmes fournis par les êtres humains, ce qui signifie que les humains continueront d’avoir un rôle important à jouer dans son utilisation et son développement.

De nombreuses questions

L’arrivée de ce ChatGPT soulève de nombreuses questions.

• D’où ça vient ?

De la société américaine OpenAi, co-fondée par Elon Musk, mais dont il ne fait plus partie. Spécialisée dans l’intelligence artificielle, OpenAI est également à l’origine du programme Dall-E de création automatique d’images.

• Comment ça marche ?

Grâce à l’intelligence artificielle GPT (Generative Pretrained Transformer) version 3, en attendant la version 4.

• Est-ce que GPT-3 sait tout sur tout ?

Non car son apprentissage s’arrête à 2021. Il est donc très mauvais sur l’actualité.

• A-t-il toujours raison ?

Non, il se trompe souvent. Parfois, il brode ou il mélange des faits. Mais si on lui donne les bonnes informations en entrée il fait de bonnes réponses en sortie.

• Du coup, à quoi sert-il exactement ?

A produire du texte ou du code sous toutes ses formes. GPT3 ne pense pas, n’a aucune conscience de ce qu’il écrit, mais c’est une machine de guerre pour « pisser de la copie ».

• Est-ce que cela pourrait remplacer Google ?

Pour l’instant non, car ChatGPT n’indexe pas le Web. Mais demain ? Google travaille sur des outils équivalents.

Et plus encore

Et puis, ChatGPT soulève des interrogations quasi existentielles…

• Va-t-il remplacer les journalistes ou les écrivains ?

On serait tenté de faire toujours la même réponse : l’IA ne remplacera pas 100% de ces métiers, mais elle va certainement les transformer en profondeur. Elle devrait surtout permettre de faire baisser la charge de tâches ayant le moins de valeur ajoutée, comme l’écriture elle-même, au profit des idées ou de la recherche d’informations. Demain, des « journalistes augmentés » ?

• Est-ce l’arme fatale des lycéens pour tricher ou simplement préparer des exposé en trois clics ?

Quel collégien ne serait pas tenté de coller son sujet de dissertation dans ChatGPT pour voir le résultat ? Les professionnels de l’éducation ont intérêt à se saisir au plus vite de cette question. Il sera difficile d’en interdire l’usage, comme avec Wikipedia au début. L’IA ne fait pas de plagiat, elle crée du contenu indétectable.

• Va-t-il inonder le web de faux contenus au point que la vérité finira par disparaître ?

ChatGPT apparaît déjà comme une formidable machine à fabriquer des fake news. N’importe qui peut inventer n’importe quelle histoire sur n’importe quoi. Et si, en plus, les algorithmes d’IA commencent à se nourrir de ces fakes news qu’elles auront elles-mêmes crées…

• Pourra-t-on encore faire la différence entre ce qui a été créé par l’homme et ce qui vient d’une IA ?

Notre capacité de discernement risque d’être mise à rude épreuve. D’autres technologies pourront peut-être, un jour, nous aider à y voir clair.

Encore un complément d’information donné par ChatGPT lui-même :

L’un des aspects les plus intéressants de ChatGPT est sa capacité à s’adapter à différents styles de langage. Par exemple, il peut générer du contenu à la première personne ou à la troisième, selon les besoins. Ce qui ouvre la voie à de nombreuses applications pour tous les travaux de rédaction, de traduction et de la communication en général.

De plus, ChatGPT est capable d’intégrer des informations contextuelles dans ses réponses. Par exemple, si vous lui posez une question sur un sujet précis, il sera en mesure de fournir des réponses précises et détaillées. Cela peut être particulièrement utile pour des applications telles que les chatbots d’assistance ou les assistants virtuels, etc.

En résumé, ChatGPT ouvre la voie à de nombreuses applications que l’on n’imagine pas encore. Ce que l’on imagine, en revanche, c’est que cela produira le meilleur comme le pire. Quoi qu’il en soit, l’outil est là désormais. On ne remettra pas le génie dans la lampe.